Rencontre avec Gil Leclercq – micro-malterie du Hoyoux.

Avec son projet de micro-malterie, Gil Leclercq répond au besoin des micro-brasseurs de malter des lots de petites tailles. Un projet qui permet également de renouer les liens entre les agriculteurs et micro-brasseurs locaux. Focus sur son parcours entrepreneurial.


Au sommaire de cet article

  • Portrait d’entrepreneur
  • Constat, idée et suite du projet de micro-malterie du Hoyoux
  • Challenges et accompagnement par EKLO

Portrait d’entrepreneur.

Gil Leclercq est bioingénieur de formation et a réalisé un doctorat en Sciences Agronomiques et Ingénierie Biologique à Gembloux Agro-Bio Tech – Université de Liège.

En préparant sa thèse, Gil brassait déjà des bières en amateur avec ses amis. C’est à ce moment précis qu’il développe une passion pour le monde brassicole. Il s’est de plus en plus intéressé aux matières premières et au malt en particulier. Il a ensuite visité plusieurs malteries, en Belgique, en France et en Suisse.  L’idée de créer une micro-malterie s’est alors mise à germer en lui.

Il y a 4 ans, lors d’une de ces visites, il a rencontré le patron de la Malterie du Château à Beloeil (Mons). Une rencontre particulière qui lui a permis d’être engagé en tant que responsable Recherche & Développement au sein de la malterie. C’était pour lui une occasion en or pour acquérir des connaissances et compétences liées à son projet, tout en continuant à développer celui-ci en parallèle.


Constat, idée et suite du projet de micro-malterie du Hoyoux.

Afin de vivre la dégustation dans les meilleures conditions, Jean-Philippe Darcis nous a fait parvenir une lettre accompagnée d’un colis contenant de la documentation sur le Bean-to-Bar, une carte aromatique ainsi que 3 tablettes de chocolat d’origines différentes.


1. CONSTAT

Il faut savoir qu’actuellement les malteries belges sont des malteries industrielles qui ne sont pas capables de transformer des lots de céréales en malt si ceux-ci font moins de 20 à 30 tonnes. Or, il existe une demande conséquente pour malter des petits lots de céréales. 

Cette demande vient des micro-brasseurs qui sont de plus en plus soucieux d’utiliser des matières premières locales, qu’elles soient bio ou non ; mais elle vient aussi des agriculteurs qui désirent produire, souvent en petits lots, des cultures telles que l’orge brassicole pour laquelle ils ont une juste rémunération et des contrats plus long terme.

Au sein de la micro-malterie du Hoyoux, l’idée est à la fois de faire du bio et du conventionnel, de pouvoir transformer les deux types de céréales.

Bien que la demande en malt bio soit en pleine croissance, pour qu’une micro-malterie soit viable, il faut produire un certain nombre de tonnes. L’idée de se concentrer uniquement sur du malt bio serait potentiellement dangereuse pour le modèle économique et ne permettrait pas à certains micro-brasseurs locaux de pouvoir profiter d’un malt local produit en quantité non industrielle. 
C’est pourquoi Gil a fait le choix de proposer les deux types de malt.


2. IDÉE

Son idée est donc née : créer une micro-malterie. 
En d’autres termes, il s’agit d’une installation capable de malter des lots de céréales et principalement de l’orge. Le maltage consiste à faire tremper, germer et tourailler (=sécher) ces céréales dans des conditions bien particulières pour produire des malts répondant aux standards de qualité exigés par tout brasseur.

La micro-malterie sera capable de mieux répondre aux besoins de nombreux micro-brasseurs… et agriculteurs. 
Ce projet a l’ambition de changer les rapports entre les acteurs de la filière, de devenir un maillon entre agriculteurs et brasseurs afin de mieux connecter ceux-ci. 
Quand un agriculteur produit de l’orge pour un brasseur qu’il connaît, il la produit avec une attention et une fierté particulière, autre que s’il la produisait pour la vendre sur le marché international. 

Les valeurs du projet en quelques mots : circuit-court, prix juste pour les agriculteurs, traçabilité, qualité, recréer du lien.


3. SUITE DU PROJET.

Les prochaines étapes, pour Gil, sont les suivantes : 

  • Achat ou construction d’un bâtiment. Notons que les opportunités de bâtiments existants sont rares, principalement dû aux contraintes de hauteur.
  • Installation des équipements de maltage, de réception de céréales, de tri/nettoyage, de stockage, de conditionnement du malt, d’épuration d’eau et de production de chaleur.
  • Création d’un réseau d’agriculteurs et de micro-brasseurs qui se connaissent et avec qui discuter de l’amont à l’aval, depuis le choix des variétés de céréales jusqu’à la mise en avant des acteurs via des canaux de communication. 

Challenges et accompagnement par EKLO.

Le principal challenge réside dans le financement. Les investissements étant conséquents,  Gil doit trouver des moyens externes pour financer son projet. Raison pour laquelle, il  est nécessaire de prouver, au travers d’un plan financier (outil incontournable pour dialoguer avec les investisseurs), que le projet peut être rentable à court terme. 

C’est dans ce contexte qu’il a fait appel à EKLO. 

« Le process de maltage me passionne… mais les plans financiers beaucoup moins. Je ne dispose pas d’une expérience suffisante pour cette partie et c’est pour cela que j’ai fait appel à EKLO. »

Tomas Comblain, chargé de projets chez EKLO, a pris connaissance du dossier, s’est basé sur le plan financier initialement réalisé par Gil et l’a entièrement revu.  L’accompagnement a aussi permis d’identifier les subsides pour lesquels le projet est éligible.

L’accompagnement a permis à Gil d’y voir plus clair sur la partie financière bien que des adaptations du modèle soient encore nécessaires :

  • Revoir l’investissement de départ, consistant principalement en des installations liées à l’activité.
  • Mieux définir les besoins en trésorerie. 
  • Déterminer la croissance qu’il faut donner au projet pour éviter d’avoir des premières années difficiles avec une trésorerie trop grignotée.
  • Revoir les hypothèses, notamment en raison des augmentations récentes des coûts des matières premières et d’énergie.  

Le projet devrait être implanté non loin de Hamois (en Wallonie) et devrait voir le jour à l’horizon 2025. Félicitations à Gil pour le chemin parcouru et bonne continuation dans le développement de sa micro-malterie ! 

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